Super Samedi Soir Sexuel

Un putain de blog de putain de réflexion existentialiste sur la vie, la mort, et les trucs qu'il y a entre les deux, comme ta mère ou la révolution prolétarienne.

dimanche 6 novembre 2016

Élections US : Poire à lavement géante ou Sandwich au caca ?

Ces derniers temps, Jean-Michel Zola se faisait discret. Depuis le 28 mai 2016 il n'avait plus donné signe de vie. Était-il mort ? En exil ? Se morfondait-il à l'écart de la ville, refusant toute visite, seul dans son manoir dont les portes restaient désespérément closes ? Ce qui était certain, c'est qu'il avait tourné le dos à la société. Était-ce un mal ? Après tout, les gens de cette ville n'avaient plus besoin de lui. Au péril de sa vie, il avait combattu et chassé tous les blaireaux. La tranquillité et l'ordre régnaient, le laissant désœuvré, en proie à ses démons. Petit à petit, il sombrait dans l'oubli.
Cependant, aujourd'hui une menace plus grande encore que les précédentes se profile à l'horizon. L'ordre mondial est menacé. Une fois de plus ses semblables ont besoin de lui, et décident de remettre en marche le Super Samedi Soir Signal...

De retour pour vous jouer un mauvais tour.


Et bien, ça fait un bail. Dsl, j'avais oublié où cliquer pour écrire un nouvel article, le bouton est bien caché.
Je reviens aujourd'hui, c'est la merde.
Bon j'avais déjà fait un article sur les élections en général. Mais là on va s'intéresser à un cas particulier. Et puis c'est pas en traitant des sujets intéressants qu'on fait des vues. 

Bla bla bla, élections, bla bla bla. Je vais faire un petit résumé de la situation : 

- La démocratie aux États-Unis est encore plus bidon qu'en France. On est mal placés pour critiquer le bipartisme mais bordel, c'est quand même un truc bien pourri. Déjà t'as le choix entre droite et droite. Okay. Attention à pas te tromper de candidat hein. En plus personne ne comprend RIEN au système électoral.

- Les deux candidats les plus bidons du siècle, entre deux pirouettes pour éviter de rendre des comptes à la justice ont réussi à se hisser au dernier stade de l'élection. Impressionnant, mais après tout, This is America! Les prisons sont tellement pleines là-bas qu'il ne devait plus rester de place pour ces deux-là. Dommage pour le monde. En gros on a le choix entre : 
  • le méchant de Retour vers le Futur 2, mais en vieux, et bien sûr racisto-misogyno-antisémito-pepito-tarlouzophobe. Un jour il s'est demandé : "Qu'est-ce qu'j'vais faire de toute cette oseille ?". Du coup on en est là.

  • la femme de Bill Clinton, qui tient à peine debout mais a suffisamment d'énergie pour organiser le trucage des élections, faire suicider quelques opposants, vendre des armes au Moyen-Orient et encaisser des chèques de Goldman Sachs.

Ça promet :

Hum, un grand patron héritier imbu de sa personne et la marionnette des banquiers, je me demande bien quel est le mieux pour le peuple américain.

Alors ? Poire à lavement ou sandwich au caca ?

Heureusement tout le monde sait ce qui est mieux : Clinton. Bah oui c'est une candidate sérieuse elle, et puis une femme hein. (bon déjà vous êtes sexistes c'est pas un vrai argument)
Peut-être qu' à force de bouffer la même merde on s'habitue après tout. Et c'est vrai que ça fait longtemps qu'on la voit traîner celle-ci.

En tout cas c'est un festival putain les gaucho-libéraux qui s'inquiètent de la montée de Trump et qui espèrent Clinton. Vous voudriez surtout pas influer sur la bonne marche du libéralisme hein ? Ça maintient deux tiers de la population dans la misère, mais bon pour vous ça va après tout. Génial. Vous êtes des rebelles. Ah mais c'est vrai Trump il est raciste. Pardon. 
ET GOLDMAN SACHS ILS AGISSENT POUR LE BIEN COMMUN BORDEL ? 

La palme de la victime revient bien sûr à l'"anti-système" Sanders. Non content de s'être fait berner par le PD, il se retrouve maintenant à faire les pipes et le café chez les Clinton, bravo morray. Si tu prenais au sérieux les convictions que tu affiches t'aurais certainement plus de réticences.

Y a qu voir comment Wall Street se casse la gueule pour voir que la montée de Trump est sûrement pas si mauvais signe que ça pour les américains. Et Hollande ET Sarko sont pour Clinton. Il vous en faut plus ?
 
La question qui se pose pour nous est bien évidemment : Qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

Il faut s'intéresser à la politique mon petit, même quand elle est pervertie comme ça. Autant savoir pourquoi, si des bombes nous tombent sur la gueule ou si des mecs sortent les kalash (comme à Marseille) pour se la jouer à la GTA. C'est important d'inspecter la fosse sceptique pour voir un peu ce qui se trame. Et là, l'OTAN fait de la merde. Pourtant Hillary n'est même pas encore arrivée foutre de l'huile sur le feu. Enfin plutôt du Napalm mdr.
Enfin bon, OTAN en emporte le vent. Quand on sera pris dans une guerre thermonucléaire globale entre la Russie les USA et le Moyen Orient on sera sûrement bien contents que le racisme ne soit pas passé. Ah et j'ai oublié la Chine.

 PS : Clinton quand le démon qui la contrôle essaie de sortir de son corps. 

samedi 28 mai 2016

Pourquoi le voyage est la cerise de merde sur le gâteau du consumérisme.


Après un premier article sur le déplacement en décembre dernier, on va rajouter une couche sur les voyages. Parce que franchement, pourquoi bouger quand on peut très bien rester là où on est ? Et prochainement un article sur l'avion.

C'est bien les voyages. C'est super. Tout le monde est d'accord là-dessus. « Les voyages forment la jeunesse ».

Souvent, en parlant avec des gens, il est facile de se mettre d'accord sur le fait qu'on peut être heureux en consommant peu. C'est vrai, on a pas besoin d'un iPhone, pas besoin d'une BM, ni de porter du Louis Vuitton ou du Abercrombie & Fiotte. Pas besoin de beaucoup consommer, et donc pas besoin de beaucoup travailler. Tranquille. C'est sain et écologique. Super.

Mais, alors qu'on est tous plus ou moins d'accord là-dessus, souvent sort l'argument imparable :
« -Ah ouais mais les voyages moi je trouve ça quand même super important. »

Ah bah oui. C'est vrai. Dans la pensée mainstream voyager c'est indispensable. Ça nous mène à une contradiction. Parce que voyager c'est primordial, mais ça coûte cher. Donc il faut travailler, s'acheter une voiture, travailler pour payer sa voiture, et se résigner à rester un acteur standard du capitalisme. Et merde.

Mais non putain. Le voyage c'est comme tout le reste, faut voir petit. On peut très bien se satisfaire de voyages à 100€ la semaine, transport compris. C'est tout aussi enrichissant. Sinon plus.

La publicité vous a fait croire que plus c'est loin plus c'est mieux, mais non hein. Les gens sont tout aussi malheureux en Amérique. Y a pas de raison. Et que ce soit clair tout de suite, on s'en branle de vos selfies, qu'ils soient pris du bout du monde ou de la chatte à ta mère, ça n'intéresse personne. Ça vaut pas le coup d'aller loin juste pour ça.

Quel intérêt ça a de partir loin alors ? Vous croyez que vous sortirez grandis d'une virée en Amazonie ? Commencez déjà par faire une putain de balade en forêt ici même. Quoi ça te branche pas ? C'est ringard ? Au moins tu risques pas de croiser des connards comme toi avec leur Kodak de blaireau.

Si ça te branche pas c'est quoi qui te fais kiffer alors dans l'Amazonie ? Le dépaysement ? Essayez déjà de découvrir des choses près de chez vous avant d'aller polluer les pays lointains. Surtout qu'en France on est servis niveau paysages. Alors ayez un peu d'humilité et arrêtez de vous pignoler sur le Golden Gate ou je ne sais quelles îles de merde. Ici on a la Lozère putain.

Ça c'est beau.

Wow il y a même un lac.

Bien mieux que Miami.

Alors, c'est pas beau ça ?

On sait très bien qu'est-ce qui vous fait bander dans l'idée de partir loin. Même si vous l'assumez pas, vous voulez « avoir fait » tel ou tel truc. Comme si ça allait être inscrit sur votre CV mental, vous cochez les petites croix de merde sur la liste des choses « à faire » avant de mourir. Mais aujourd'hui tout le monde à la même petite liste craignos, c'est misérable. Trouvez-vous une personnalité bordel. Votre désir c'est juste de prendre le même avion que tout le monde, d'aller dans les mêmes restaus soi-disant traditionnels conseillés dans le guide du Crevard par un blaireau qui y est même pas rentré, et prendre les mêmes putain de photos que vous allez balancer sur facebook. Alors que tout le monde s'en branle, elles sont pareil en mieux sur Google images, et sans votre gueule dessus en prime.

Franchement ça vaut le coup de lâcher 300 heures de smic pour aller se faire chier à l'île de Pâques ? C'est indécent. Si vous avez pas mieux à foutre de votre argent donnez-le. Y a des gens qu'ont faim. On a pas besoin d'aller en Australie pour réussir sa vie. Et voyager plus loin va pas être enrichissant, ni vous faire découvrir des choses sur vous, ça va juste être plus cher. Et plus polluant. Bah oui l'avion c'est sheitan oubliez pas on y reviendra.

Voyager c'est pas forcément aller loin. Ce qui est intéressant c'est de sortir de son confort et d'aller vers l'inconnu. Commence déjà par le faire ici avant de penser au Grand Canyon. L'importance d'un voyage est pas évaluée par rapport à la distance entre ton hôtel et chez toi. On peut faire des expériences de vie, des rencontres, des découvertes et avoir une vie fascinante sans lâcher 2000 balles par an à une saloperie de compagnie aérienne.

vendredi 6 mai 2016

Les conseils mode de Jean-Michel Zola.

Salut les putes (no sexisme il existe des putes avec des bites), aujourd'hui un article un peu spécial, puisque je vais vous parler de mode, et plus particulièrement des nouvelles tendances printanières.

Et oui, le fond de l'air se réchauffe, et il va falloir commencer à renouveler sa garde-robe. Voici la sélection Super Samedi Soir Sexuel pour être chic et distingué pour les mois à venir.

Tout d'abord, on vous conseille un blouson léger pour remplacer votre gros poncho dégueu ou votre manteau de charclo. Il vous protégera du vent tout en vous évitant de trop transpirer. Idéal pour les jours gris aux températures moyennes qui sont encore devant nous. On vous conseille le noir, il vous donnera un air ténébreux, et est véritablement top tendance en ce moment.

Ensuite, aïe aïe aïe, il devient urgent de remplacer votre sarouel crado ou votre treillis en toile de rien. Non seulement c'est complètement has-been, mais en plus en cas de chute c'est vraiment pas très résistant. Gare aux petits bobos ! On vous conseille donc de revenir au classique, mais toujours in jean standard, qui vous permet de rentrer en boîte et de vous fondre dans la masse sans problème. Mention spéciale à ceux très résistants vendus dans certains supermarchés, qui permettent à tout le monde d'être classe à bas prix. Enfin, pour ce qui est en-dessous de la ceinture. Il est conseillé d'en mettre deux, ça protégera vos petits genoux en cas de chute.

Les chaussures maintenant ! Bon ça c'est à vous de voir selon votre caractère, la mode c'est un peu la liberté hihi. Les chaussures de sport vous donneront un style dynamique c'est certain. Mais il est clair que les grosses pompes coquées de para font un malheur en ce moment, et avec ça vous ne risquez pas de vous faire marcher sur les pieds.

Mais LA hype du moment, c'est le foulard. Ça tient chaud et on peut en trouver de toutes les couleur, rouge, noir, etc... In-dis-pen-sable, c'est véritablement devenu l'icône des gens branchés. On en voit partout. En plus il est bien pratique, vous pouvez le remonter sur le visage en cas de grand froid. Pour éviter les engelures. Dans ces cas-là, la rédaction vous conseille même de presser un citron et de l'en imbiber devant votre bouche et votre nez, vous verrez, l'odeur est très agréable et peut remplacer le parfum si vous avec oublié d'en mettre ce matin.

Et pour transporter vos petites babioles, le sac n'est pas à négliger. On a vu ces dernières années l'arrivée en force des sacs en bandoulière mais je vous l'annonce haut et fort : ringard que tout ceci. Le sac à dos Eastpak standard est toujours top fashion, en plus d'être très pratique. Je vous conseille d'éviter les signes distinctifs, qui font, si vous me passez l'expression, un peu baltringue.

Par extension, tous les pin's, badges et autres sont en passe de devenir complètement ringards, alors attention si vous ne voulez pas que tout le monde vous prenne pour un bolosse.

Enfin, même si les températures se réchauffent, attention à vos petites mimines qui peuvent vite rougir. À cause du froid. On vous conseille donc des gants, en cuir de préférence, mais en tout cas épais. Il s'agit de bien protéger vos mains des températures extrêmes. Et puis c'est la honte les gants en toile tout troués, ça fait pauvre. 



Enfin, bien sûr, l'accessoire indispensable : le bouclier. Rien n'est plus cool qu'un bouclier.

Et voilà, on espère que ce petit guide du swag vous aura renseigné sur les tendances du moment. On revient la semaine prochaine avec 10 idées de cocktails pour pimenter vos soirée HEC.

jeudi 14 avril 2016

Manifeste du branleur ordinaire.


« Tu veux faire quoi plus tard ? Être heur... » STOP. On m'annonce à l'oreillette que cette citation est désormais inutilisable, usée jusqu'à la moelle par des légions de jean-bonheur. Damned. Ça commence bien.

« -Tu veux faire quoi plus tard ? » reste une sacrée question. N°2 des questions les plus fréquemment posées aux moins de 25 ans selon l'INSEE. Juste derrière "Ça va ?", et encore loin devant "Tu suces ?". On l'utilise notamment pour boucher les blancs, quand on n'a pas grand chose à dire à son interlocuteur. Ce qui n'est pas très malin, en général on se rend compte après la réponse qu'on a vraiment RIEN à se dire. Comment embrayer sur une conversation intéressante si quelqu'un t'annonce vouloir être contrôleur fiscal, dentiste ou historien ? (J'ai préféré pas dire flic hein c'est trop convenu.) Et si t'as rien à répondre, bah c'est la honte, regard condescendant. Il faut pas oublier que des gens payent en attendant que tu te trouve une utilité.

Il faut éviter cette question de merde. C'est le « plot » de cet article.

« -Rien. » Est la meilleure réponse.

Parce qu'il faut pas se leurrer, « Tu veux faire quoi plus tard ? » c'est une question sérieuse. Tu peux pas répondre « des crêpes » ou « des bébés ». Non, on te demande qu'est-ce que tu veux faire en vrai, comme travail. Sous quelle forme tu vas vendre ton cul contribuer à la société pour pouvoir te payer ton iPhone ? 

Sauf que moi j'en ai marre, c'est quand même gonflant de chercher des pseudo-vocations pour faire plaisir à des connards d'interlocuteurs, parfois même des jeunes qui travaillent déjà. J'ai compris pourquoi je trouvais pas de vocation. La vocation c'est la « destination d'un être, ce vers quoi sa nature ou le destin semblent l'appeler » d'après Larousse. Pourquoi un emploi ? Pourquoi j'aurais envie de travailler ? J'aime pas ça et c'est bien normal.

On observe un véritable « branleur-bashing » en ce moment. Il paraît inconcevable de ne pas être émerveillé par l'idée d'aller travailler sous au moins une manière que ce soit :

« -Mais il y doit bien y avoir quelque chose que tu as envie de faire non ? ».

Ben comment dire ?...
C'est complètement hypocrite de voir les choses comme ça. J'ai du mal à croire que tout le monde soit passionné par son travail, et ait le sentiment de s'y accomplir. C'est hypocrite de demander aux gens d'avoir "envie" de travailler, alors qu'on leur propose un vieux smic pour porter des palettes. Le travail est une nécessité, pas une envie. Donc non, je ne "veux" pas bosser. Surtout pas dans les conditions de travail actuelles. Je veux bien être payé oui. C'est pour ça que je taffe. Mais arrêtez de me demander d'en avoir envie. En plus il n'y a même plus d'emploi pour tout le monde. Alors très bien, donnez-en à ceux qui ont besoin de s'occuper, et donnez de quoi vivre aux autres.

« -Mais il faut bien faire quelque chose ! »

Ah bah ça oui. Je suis pas contre. C'est bien de faire des trucs. Tiens l'autre jour j'ai fait la vaisselle. J'ai écrit un article. Tiens il me semble même que j'ai regardé quelques pubs. Et j'ai dû consommer un peu, histoire de faire tourner la machine.

« -Non mais un vrai travail ! Il faut être utile à la communauté pour pouvoir en profiter. C'est une question d'estime de soi. Il faut pas être un parasite. »

Ah on y revient. Parce qu'un mec qui rackette des petits vieux au téléphone, voire en vrai, il contribue à la société lui. Un putain de CRS qui déglingue des lycéens aussi. Forcément. Ils peuvent être fiers d'eux. Et un type qui gagne des sommes dingues sur le dos de centaines de smicards aussi. Mais pas moi. Je suis un parasite.

Okay. Je m'arrangerai avec mon estime de moi.

Je vous laisse sur une petite chanson du cultissime TintinDeLoin :



Je voulais ajouter une photo de moi en train de vous faire un gros doigt depuis mon hamac mais il fait que pleuvoir donc tant pis.

dimanche 3 avril 2016

Respecte ma liberté stp ! Non. Nique ta mère.




Préancule du 26 mai : En raison de l'évolution du mouvement, vous pouvez remplacer blocage de fac par blocage tout court ça marche pareil.

En ce moment c'est la mobilisation. Loi travail tout ça. En admettant que le mouvement survive aux vacances scolaires, il y a quelque chose qu'il va falloir mettre au point :

On s'en branle de l'avis des non-participants au mouvement.

Beaucoup d'étudiants se sentent agressés quand leur fac est bloquée, ils appellent au « respect de la liberté de tous », y compris donc celle d'« étudier », de « travailler ». Ils se plaignent que le blocage n'est pas démocratique, qu'on brime leur liberté, qu'on dégrade leur fac... Tout en rappelant que bien sûr, on a le « droit de manifester », mais qu'il ne faut pas atteindre la liberté des autres quand même.

Mais quelle est donc cette liberté au nom de laquelle ces gens s'expriment ? Sous de grands airs illuminés, c'est la liberté à être indifférent qu'ils défendent. Ils veulent pouvoir être immobile, et vivre leur quotidien comme d'habitude. Ils réclament la liberté des esclaves. Et celle des esclavagistes. Pour que rien ne change.

C'est ça qui est secoué quand une fac est bloquée. Et c'est hallucinant de voir les réactions. Ça s'excite, c'est la foire de l'empoigne (enfin sur facebook hein parce que ces gens-là on les voit jamais en vrai), pire qu'un pétard dans un ministère.

On voit donc des gens dont on ignorait l'existence se réveiller d'un coup et s'insurger, non pas contre un état d'urgence qui les prive de leurs libertés ; non pas contre des lois qui les livrent pieds, poings liés et pantalon baissé aux patrons et aux banques ; non pas contre des populations massacrées par leurs soldats ailleurs dans le monde ; mais bien contre leurs camarades qui bloquent leur fac et taguent les murs. Pendant une journée.

Il faudrait peut-être que ces gens commencent à prendre conscience du ridicule de leur comportement. Car quand on veut ne rien faire et laisser d'autres lutter pour tout le monde, on a au moins la dignité de fermer son claque-merde. C'est grotesque. Vous êtes grotesques. Quitte à être des collabos, lancez nous des pierres. Comme ça vous ferez peut-être un truc un tant soit peu politique dans votre vie, plutôt que de gesticuler derrière votre écran. L'indécision et la passivité ne méritent aucun respect, et surtout pas de la part de ceux qui luttent.

Demander aux bloqueurs, aux manifestants de « respecter la liberté de tous », de « ne pas dégrader », c'est leur demander de protester, mais en silence. C'est refuser le sérieux de leur cause. Il faudrait quand même pas être dérangé par la lutte sociale. Étudier, ça c'est un truc sérieux. On veut un avenir quand même. Même en bossant 70h par semaine à la caisse de Franprix. Parce que faut pas vous voiler la face les mecs en fac d'Histoire, c'est là que vous finirez. Et encore, si vous avez de la chance.

Ces mouvements, manifs, blocages sont le fait de personnes qui sacrifient une part de leur avenir personnel pour se consacrer à cette cause. Elle en est d'autant plus sérieuse. La moindre des choses est de les respecter, plutôt que de les regarder avec dédain du haut de votre salle de cours. Beaucoup plus d'enjeux tiennent dans un mouvement social que dans votre emploi du temps. Donc encore une fois ayez la dignité de pas geindre comme des débiles quand votre quotidien se retrouve aussi légèrement impacté.

Si « chacun est libre de penser ce qu'il veut », les personnes mobilisées n'ont aucunement pour rôle de respecter chaque avis, ni de faire plaisir à tout le monde. Si il faut attendre l'assentiment et la bénédiction des victimes égocentriques pour agir, la contestation peut tout de suite aller se recoucher. Si les anti-mobilisations peuvent penser qu'on manque de considération pour leur avis, c'est aussi que c'est le cas. On a aucun compte à leur rendre. Les gens qui ne comptent pas agir n'ont rien à foutre dans les processus de décision, et ils n'ont aucune leçon à donner sur la manière dont se fait la mobilisation.

Parce que s'exprimer avec prétention en utilisant les termes de "liberté", de "respect", de "valeurs" du haut de son petit bagage d'étudiant soi-disant cultivé c'est misérable. Personne ne devrait avoir le droit de poursuivre son quotidien égoïste quand des événements importants se produisent, et que des gens luttent pour les causes les plus légitimes qui soient, dans l'indifférence de ceux qui prétendent agir selon des valeurs.

Bon, après on vous en veut pas trop. Ptet que vous êtes aliénés. Ptet que vous croyez que votre idéal de vie c'est d'se lever le matin pour aller en cours, petit shopping à midi, retour à la maison devant TPMP, sortie au bar, et finalement claquer 70 balles à Gastropolis pour réussir à vous taper un/une mec/meuf sans joie et sans amour sous MDMA. C'est respectable. Mais ayez au moins la décence de respecter les gens qui se battent pour faire en sorte que papa-maman gardent leur CDI et leurs heures sup' rémunérées et continuent à payer votre murge hebdomadaire et votre dernier iPhone (même si au fond vous savez pas trop pourquoi vous en avez besoin).

Effectivement, aujourd'hui on a le droit d'être indifférent. On a le droit de ne pas se préoccuper des conditions de son existence. Certes. Mais si "la politique" ne vous intéresse pas, si vous "ne suivez pas trop", ayez au moins le mérite de fermer vos gueules.